lundi 6 juillet 2015

Un polar de terroir!!


Titre: Les vendangeurs du Caudillo

Auteur: Daniel Hernandez

Année d'édition: 2007

Cote: L RP HER



L'histoire: Dans les années 50, dans le Narbonnais, Facundo Trapero est un réfugié espagnol chassé par la Guerre civile bien décidé à refaire sa vie en France. Il participe aux vendanges en tant que responsable sur le domaine d'un Comte. Le soleil est là, les vendanges débutent bien; c'est sans compter sur des accidents mortels qui endeuillent le domaine et mettent la puce à l'oreille de Facundo. En effet, parmi les travailleurs saisonniers espagnols qui participent aux vendanges, il y a des franquistes et les morts ne sont à déplorer que dans leurs rangs. Un mystère que Facundo avec son intelligence et son courage se met en tête de résoudre.



Mon ressenti: Tout d'abord, en plus de l'intrigue bien tournée et haletante, j'ai été frappé par la beauté de la langue de Daniel Hernandez qui restitue à merveille les vendanges de l'époque comme s'il y avait participé. Il émaille son parler de termes occitans (avec notes de bas de page pour la signification) qui viennent enrichir les descriptions. On se prend en tant que lecteur à entrer en communion avec la nature et ses cycles comme ceux des vendanges.

Niveau reconstitution d'une époque, cela semble parfait grâce à un souci du détail qui rend tout plus que crédible et super intéressant à lire. L'action se déroule quant à elle entre deux villages et leur nature omniprésente, ce qui permet au lecteur de faire sien le décor de l'intrigue. Les moeurs de l'époque sont bien retranscrites; ainsi que les mentalités de la majorité des villageois qui voient les espagnols comme inférieurs au français de souche. Pourtant, la cohabitation existe le temps des vendanges, ce qui donne à la vie sur le domaine un intérêt historique certain grâce au talent de Daniel Hernandez.

Ensuite, comme c'est un polar, on est en droit d'attendre une bonne intrigue et moultes rebondissements, ce qui est la cas. L'intrigue, tout comme les personnages et le décor naturel, avancent ensemble dans un belle harmonie qui porte littéralement ce livre.

J'ai eu l'impression de revenir au temps de mes grands-parents; un temps où l'on se servait encore plus souvent d'un cheval que d'un tracteur, un temps où les préjugés étaient tenaces et les gens durs au travail et vivant en harmonie avec la nature. Enfin, en prenant comme personnages des espagnols en majorité, Daniel Hernandez met en lumière ces travailleurs saisonniers ainsi que les réfugiés espagnols sans qui la France aurait été moins riche à tous les points de vue.